
Le président Macky Sall lors de son dernier meeting de campagne, le 22 février 2019, à Dakar. PHOTO SEYLLOU / AFP
Selon les résultats provisoires annoncés jeudi 28 février à la mi-journée, le chef d’État a été réélu dès le premier tour avec plus de 58% des voix. L’opposition n’est pas parvenue à obtenir un second tour qui aurait été périlleux pour Macky Sall, raconte la presse sénégalaise.
“Macky Sall s’offre un deuxième mandat (…) il a donc remporté son pari” grâce à “un coup [par] KO”, a réagi Rewmi.
Pour souligner la prouesse réalisée par le président sortant, Le Quotidien rappelle que “Macky Sall gagne dans les mêmes proportions qu’Abdoulaye Wade [alors en quête d’un second mandat] lors du premier tour de la présidentielle de 2007”.
Le journal dakarois relève la forte hausse de la participation pour ce premier tour, plus de 66%, “bien plus que lors des présidentielles de 2007 (34 %) et 2012 (36 %)”, et c’est le score du chef d’État dans la capitale qui lui a permis de “contenir la casse”face à l’opposition.
Les résultats sortis des urnes montrent éloquemment que la fibre ethnique et régionaliste a eu un gros impact sur le vote”.
Des recours déposés par l’opposition ?
Les quatre opposants ont ainsi échoué à contraindre Macky Sall à un second tour qui aurait pu lui être fatal. L’ex-Premier ministre Idrissa Seck, et le député “anti-système” Ousmane Sonko, n’ont obtenu respectivement que 20,50% et 15,67% des voix, selon la Commission nationale de recensement des votes (CNRV).
Après la clôture du scrutin dimanche, le camp présidentiel avait proclamé sa victoire “avec au moins 57 % des voix”, tandis que la formation d’Ousmane Sonko dénonçait des irrégularités. Des recours pourraient être déposés devant le Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats définitifs.
Mardi 26 février, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne avait salué “un scrutin libre et transparent. Cependant, elle [avait] déploré l’absence de candidatures féminines et le comportement de certains médias sénégalais [trop partisans]”, rappelle Enquête, ainsi qu’un “manque de dialogue entre l’opposition et la majorité”.
“Plan Sénégal émergent”
Lors de cette élection, Macky Sall a bénéficié d’une concurrence inhabituellement dégarnie. En cause, un nouveau système de parrainages restrictif, et l’invalidation de deux candidatures de poids : celle de Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), et celle du maire déchu de Dakar, Khalifa Sall. Tous deux étaient frappés par des condamnations judiciaires. L’opposition avait dénoncé une “justice politique”.
Réélu, Macky Sall compte poursuivre la mise en œuvre de son “Plan Sénégal émergent”, lancé en 2014, dont la première phase s’est principalement traduite par de grands travaux, comme l’édification de la ville nouvelle de Diamniadio, à proximité de Dakar.
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