
L’ONG Amnesty International a déploré mardi 23 septembre un « recul préoccupant dans la lutte contre l’impunité dans le Sahel et dans le monde », au lendemain de l’annonce du retrait de la Cour pénale internationale (CPI) du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Ces trois pays sahéliens dirigés par des juntes autoritaires, arrivées au pouvoir par des putschs entre 2020 et 2023, ont déclaré lundi soir quitter la CPI avec effet immédiat, la qualifiant d’« instrument de répression néocoloniale aux mains de l’impérialisme ». Les pays, qui sont alliés au sein d’une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), revendiquent une politique souverainiste et ont tourné le dos à l’Occident.
Leur annonce « constitue un affront aux victimes et aux survivants des crimes les plus graves, ainsi qu’à toutes les personnes qui luttent contre l’impunité dans ces pays et dans le monde entier », s’est indigné Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Selon Amnesty, ce retrait n’aura toutefois pas d’incidence sur l’enquête en cours de la CPI au Mali pour des crimes commis depuis janvier 2012 sur le territoire.
Mais « une fois le retrait effectif, cela compromettrait considérablement les chances des victimes et des survivants de futurs crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou génocides dans ces pays du Sahel de pouvoir obtenir justice devant la CPI », regrette M. Sivieude.

