
Les députés tchadiens ont massivement adopté le rapport de la commission spéciale mise en place au sein de l'Assemblée pour réviser la Constitution de décembre 2023, ce lundi 15 septembre. Mais le texte, qui était présenté comme une simple réforme « technique », comporte en fait des changements fondamentaux, puisqu'il modifie notamment de fond en comble le mandat présidentiel.
D'un mandat de cinq ans renouvelable une fois à un mandat de sept ans renouvelable sans limitation : la principale proposition de la Commission change radicalement l'article 67 de la loi fondamentale adoptée il y a 20 mois pour sortir de la transition.
Le texte a été validé, sans difficultés, par le parti au pouvoir et ses alliés : 171 députés sur 188 ont voté pour, un seul - l'opposant Beral Mbaïkoubou - a voté contre. Les autres membres de l'opposition avaient décidé de ne pas se déplacer ou ont quitté la salle lorsqu'un élu du Mouvement patriotique du salut (le MPS au pouvoir), a proposé d'aller plus loin : la « présidence à vie », en raison d'une « émanation divine » du pouvoir et du coût des élections.
Le député Yacine Abdramane Sakine, président du parti Réformiste, a choisi de ne pas participer à la séance plénière, car, a-t-il dit à Nadia Ben Mahfoudh de RFI, tout était joué d’avance. « L'Assemblée nationale est caporalisée par le régime du MPS. Est-ce qu'on va rester les bras croisés, ou bien assumer notre responsabilité politique : dire haut et fort, Non à la caporalisation de l'État par quelques individus. On va même exiger le départ de Mahamat Idriss Déby ».

