
La France semble tourner la page de son rôle historique dans la gestion de l'insécurité en Afrique de l'Ouest. En déplacement en Afrique du Sud, le ministre français chargé des relations avec les pays francophones, Thani Mohamed-Soilihi, a affirmé que la France n’était plus responsable de la sécurité dans la région, une semaine après la remise en cause de sa dernière grande base militaire en Afrique.
Ce changement intervient dans un contexte géopolitique tendu, où les anciennes colonies françaises voient leur relation avec la France se redéfinir, notamment après une série de coups d’État militaires. Le ministre, qui était en déplacement en Afrique du Sud pour participer aux discussions du G20 sur le développement mondial, s’est exprimé concernant les conséquences de l'absence de l’armée française en Afrique de l’Ouest.
"Je suis désolé de le dire, mais cela ne nous concerne plus", a déclaré Thani Mohamed-Soilihi, soulignant que la France ne pourrait plus répondre aux problèmes de sécurité des pays avec lesquels elle n’entretient plus de relation. "C'est dommage, car tout le monde peut voir la différence entre (avant et maintenant)", a-t-il ajouté.
"Nous cherchons d'autres moyens de maintenir des liens qui ne sont pas nécessairement militaires"
Depuis 2022, les troupes françaises ont quitté le Mali, le Burkina Faso et le Niger, après que des coups d’État ont porté au pouvoir des régimes hostiles à la présence française. En novembre dernier, le Tchad, un acteur clé de la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel, a également mis fin à son accord de coopération en matière de sécurité avec la France.
Pendant plus d'une décennie, les forces françaises ont joué un rôle crucial dans la lutte contre les insurgés au Sahel, en repoussant les militants jihadistes, en sauvant des présidents menacés par des rébellions armées et, dans le passé, en soutenant des coups d'État eux-mêmes. Cependant, ces derniers mois, la situation sécuritaire en Afrique de l'Ouest s'est gravement détériorée, avec une multiplication des attaques jihadistes, faisant de cette période l'une des plus meurtrières de l'histoire de la région.
Malgré ce constat, le ministre français a précisé que la France continuerait à maintenir des liens diplomatiques avec certains pays africains qui le souhaitaient. Toutefois, il a insisté sur le fait que la coopération militaire, telle qu'elle existait par le passé, n'était plus à l'ordre du jour. "Nous continuons à traiter avec les pays qui le souhaitent", a ajouté Thani Mohamed-Soilihi.
La rédactio

