Dégradation du cordon dunaire de l’océan : Un vieux problème pour une jeune ville

Littoral de Nouakchott (Photo Essahraa)

La ville de Nouakchott court le risque d'être submergée par les eaux de l'océan Atlantique à cause de l'érosion du cordon dunaire qui la protège des marées et des changements climatiques.

Le changement climatique, une fois de plus, est sur la table des dirigeants du monde à Glasgow à l'occasion de la COP26 (26e Conférences des parties sur le changement climatique), à laquelle participe le président Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Une participation qui a fait l'objet, le 28 octobre dernier, d'une rencontre entre l'ambassadeur britannique à Nouakchott et la ministre de l'Environnement et du Développement durable en Mauritanie, comme le rapporte la page Facebook de l'ambassade à Nouakchott. Elle ajoute que le président Ghazouani sera le 2ème dirigeant mondial à s’adresser à l’Assemblée plénière des dirigeants. 

La Mauritanie souffre de changements climatiques à multiples facettes, et notamment la menace de la submersion marine de la ville de Nouakchott. Rappelons que cette ville, fondée il y a 60 années, dont une grande partie est à un niveau proche voire inférieur au niveau actuel de la mer n’est séparée de cette dernière que par un mince cordon littoral. C'est une ville d’un million d’habitants où se concentre un Mauritanien sur trois. (Atlas Nouakchott

La ville de Nouakchott s’est construite à proximité d’un massif dunaire et de l’océan Atlantique, bordée par un cordon littoral constituant l’unique protection de la ville contre le risque d’inondation marine. Cet élément naturel a été l’objet de multiples « agressions » qui a laissé la ville sans protection, explique le Dr Muhammad Ali Taqi, directeur d'études au Centre Essahara des études et conseils.

Ces risques sont devenus plus importants en raison des changements climatiques mondiaux qui conduiront à une élévation du niveau de la mer comprise entre 6,12 et 26,09cm selon les différents scenarii, selon une étude préparée en 2012 par le ministère Mauritanien de l'Environnement sur les scénarios climatiques aux horizons 2050 et 2100.

Cette réalité pousse le gouvernement mauritanien à agir à travers l'élaboration d'un plan directeur d’aménagement du littoral en 2005 et renouvelé en 2017. C'est dans le cadre de ce plan que le projet « WACA», financé par la Banque mondiale a vu le jour en 2017.

L'une des interventions prioritaires du projet est le renforcement des dunes côtières de Nouakchott. Pour ce faire, il faut reconstituer le sable et le fixer à l'aide de végétation, tout en gérant l'accès aux dunes afin d'éviter leur destruction. Le projet compte sur un contingent de « gardiens » qui surveillent la plage. Sidi Mohamed Ahmedou Moussa, l’un de ces gardiens, explique la nature de leur mission.

Cependant, ces efforts ne suffisent pas. Les changements climatiques contribuent à repousser l'eau de mer à l’intérieur des terres et ainsi balayer ce cordon. La solution radicale serait de « construire un brise-vague sur les côtes de Nouakchott », affirme le professeur Mokhtar Ould El Hassan, responsable de l’Unité d'Etudes Environnementales et Géographiques à l'Université de Nouakchott.

Une question doit être une priorité absolue, pour le gouvernement et la société, avec un littoral abrite plus de la moitié de la population de la Mauritanie (à Nouakchott, Nouadhibou et bien d’autres localités). Ces habitants sont précaires et seraient directement touchées par le changement climatique.

Littoral de Nouakchott (Photo Essahraa)
Littoral de Nouakchott (Photo Essahraa)
sam, 30/10/2021 - 15:16

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