
Sous le titre « Ce qui attend Mohamed Ould Abdelaziz, inculpé pour corruption », le magazine Jeune Afrique évoque les coulisses de transfert de l’ancien Chef de l’Etat et la procédure judiciaire le concernant, disant : « retardée à deux reprises, d’abord en novembre, puis en février, la procédure ouverte en août 2020 contre l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz s’est accélérée le 11 mars. L’ancien chef de l’État a été inculpé pour, entre autres, corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et obstruction au déroulement de la justice ».
« Il a été placé sous contrôle judiciaire avec treize de ses anciens collaborateurs. Parmi ces personnalités, figurent les Premiers ministres Mohamed Salem Ould Béchir et Yahya Ould Hademine, l’ex-directeur du Port autonome de Nouakchott et candidat à la tête de l’Asecna Hacena Ould Ely, ou encore l’homme d’affaires Mohiedine Ould Sahraoui (chargé de la construction du nouvel aéroport international de la capitale) », écrit le journal.
De son côté, le journal Lemonde a abordé le sujet sous le titre: «Mauritanie : l’étau judiciaire se resserre autour de l’ancien président Ould Abdel Aziz».
« L’ex-président de la République, deux anciens premiers ministres, de hauts fonctionnaires et de puissants hommes d’affaires. Treize personnalités, toutes liées aux sphères économiques et politiques de Mauritanie, ont été inculpées, jeudi 11 mars, et placées sous contrôle judiciaire. Les faits dont les accuse le pôle anticorruption du parquet de Nouakchott sont graves : trafic d’influence, abus de fonction, dissipation de biens publics immobiliers… Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de l’Etat entre 2008 et 2019, est notamment accusé d’enrichissement illicite, de recel de produit du crime, d’entrave à la justice et de blanchiment ».
C’est une étape qui était très attendue, se félicite Mohamed Abdellahi Bellil, le président de l’Observatoire mauritanien de lutte contre la corruption », rapporte Lemonde, affirmant que cette phase « fait taire ceux qui doutaient de la détermination du parquet et prouve que la Mauritanie renforce ses institutions républicaines. »
Un journaliste qui souhaite rester anonyme interrogé par Lemonde sur cette comparution se confie en disant : «Cette inculpation n’est pas le fruit d’un règlement de comptes entre deux hommes. Elle prouve que la séparation des pouvoirs est désormais une réalité dans ce pays. »
L’analyse Alain Antil et chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI) estime pour sa part, selon le confrère, que « les milieux politiques et économiques ont été choqués par la multiplication des crimes économiques pendant la décennie du président Aziz », précisant que « laisser la justice faire son travail arrange parfois les affaires politiques. »
Sous le titre « Mauritanie : l’ex-président Aziz obligé de pointer à la police trois fois par semaine », Le Figaro, écrit : « l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, inculpé jeudi pour corruption et placé sous contrôle judiciaire, devra désormais se présenter à la police trois fois par semaine et demander l’autorisation du juge pour quitter Nouakchott ».

