Les 3 tendances tâtant le terrain d’explication de la "Marche" du mercredi

La marche de demain mercredi 9 janvier courant, organisée par le gouvernement aux côtés de partis politiques dont l’UPR au pouvoir ainsi que des formations de la Majorité et de l’opposition dialoguiste , suscite une grande polémique sur la scène politique et juridique.

 

Vivement saluée par certains, elle fait aussi l’objet de virulentes critiques de la part de nombreuses personnalités de défense des droits de l’homme, pour lesquelles cette manifestation n’est qu’une nouvelle tactique,  à travers laquelle le pouvoir cherche, à quelques encablures de l’organisation de la décisive élection présidentielle prévue au milieu de l’année en cours, à plonger la scène politique dans la confusion totale.

 

 

Toujours est-il qu’une lecture minutieuse des rebondissements provoqués par cette manifestation, permet, selon un décryptage réalisé par le Centre Essahraa d’Etudes et de Consultations, de dégager au moins les 3 principales tendances suivantes de cette marche :

 

  • Primo : les partisans de cette tendance évoquent une demande faite par le ministre de la défense Mohamed Ould El Ghazouani, le candidat favori à la future élection présidentielle, au Président mauritanien d’organiser une grande manifestation dans la capitale Nouakchott avant son départ du pouvoir, en soutien à la cohésion nationale et contre le discours de haine, après des années de propagation de la xénophobie au sein de la société et que l’Etat soit celui qui brandit le drapeau de la solidarité. Ce qui fera de cette marche, une manifestation similaire à celles organisées par l’opposition et le manifeste des haratine au cours de ces dernières années.

 

  • Secondo : les défenseurs de cette tendance pensent que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz planifie l’annonce d’un candidat à la Présidence, en dehors des  personnalités traditionnelles citées et que par souci de ne pas brusquer le paysage politique, il veut lever ces leitmotivs avant de présenter un nom inattendu ; mais ce scénario est très faible.

 

  • Tertio : les partisans de cette hypothèse pensent que ce sont les militants du 3e mandat qui sont derrière l’organisation de la marche, afin de capitaliser cette précieuse opportunité  pour imposer leurs revendications, en brandissant des slogans à divers endroits de la manifestation, avec une concentration des médias locaux et internationaux  sur les banderoles qu’ils aroboreront pour la circonstance.

 

Le Président tient avant de quitter le pouvoir, à montrer à l’opinion nationale et internationale à travers cette marche, l'harmonie entre l'État et la société, qui dégagera par ailleurs l’image d’un peuple fortement attaché au Président et à son maintien au pouvoir, même si le Chef de l’Etat s’en ira dans un premier temps ; d’où une démarche qui lui offrira des nouvelles perspectives aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

 

Essahraa

mar, 08/01/2019 - 11:23

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